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lundi 15 juin 2009

Le musée de la famille Capitaine Drouaillet de La Peña / El museo de la familia Capitaine Drouaillet de La Peña

Par/Por: Noémie Pointeau

Français:

Lourdes Drouaillet est descendante des colons français et fille de Don José Emiliano Drouaillet, agriculteur, et de Doña Eligia Luna Dominguez. Femme au foyer, elle est née le 17 Janvier 1944 à San Rafael (État de Vercaruz). Elle arrive à la Peña en 1961, à la suite de plusieurs crues du fleuve Bobos.

Durant toute son enfance, elle dut aider aux travaux de la maison familiale, comme par exemple, faire à manger et le ménage, laver le linge et la vaisselle et aussi cueillir des oranges ou autres fruits, ou bien encore égrener des piments un par un. Ce fut douloureux mais magique à la fois comme elle nous l’a dit, d’être en contacte avec la nature et d’apprendre à faire les choses par soi même. En revanche, une de ses plus grandes douleurs fut celle du jour ou son père, chef de famille de cinq enfants, lui annonça : Toi, tu restes en cuisine.


En effet, à l’époque, il était dangereux pour les fillettes de se promener sans être accompagnées et les filles aînées devaient rester à la maison pour nourrir la famille. Le fleuve Bobos séparait sa nouvelle maison de la Peña et son ancienne école de San Rafael, il lui était donc impossible d’y retourner.

Lourdes, grande femme dévouée au travail des champs, va se marier avec son voisin, Don Emilio Capitaine Capitaine et cela va changer sa vie. À la Peña, elle vit une vie heureuse et paisible avec ses beaux parents et ses trois enfants.

Malheureusement, la vie de Lourdes va tourner au drame, le jour du 17 Septembre 1974, sa belle mère, Doña Eloise Capitaine Pascal vient de décéder. Elle s’effondre.

Avec elle, je partageais tout. Elle me donnait des conseils et il m’arrivait de lui en donner. En deux secondes, on résolvait nos problèmes.

Pour ne pas l’oublier, Lourdes commence à récupérer des objets qui lui appartenaient : Le Musée de la Peña vient de naître.

Dix ans après, un autre décès survient dans sa famille. Son beau père, Don Armando Capitaine Poumerol, âge de 92 ans meurt le 27 Janvier 1984. Un grand vide s’installe, une maison reste vide, il n’y a plus que des souvenirs.

Désespérée, Lourdes lutte malgré tout pour conserver le patrimoine familial. Pour que ses proches ne restent pas oubliés dans une tombe, elle récupère tout ce qu’elle peut pour conserver leur mémoire et faire de cette maison familiale une caverne d’Ali Baba. Pour elle, restaurer un casserole ou une tasse qui leur appartenait c’est comme si une partie de leur corps ou de leur être était encore là. Ce qu’elle voulait c’était les immortaliser afin qu’ils ne soient pas oubliés au fil des années.

Malgré tout le destin s’acharne contre Lourdes, en 1994 son mari décède brutalement.

J’ai souffert se son absence. C’était un homme attentionné, qui aimait s’occuper de sa famille et de sa maison, il travaillait beaucoup. J’ai donc du apprendre à travailler sans lui, le champ la journée et la maison le soir. Les souvenirs me torturaient. Je n’arrivais pas à dormir, alors la nuit j’allais me réfugier dans la maison de mes beaux parents là où tous les objets étaient exposés et rangés soigneusement. Chaque détail me faisait penser à eux, un clou, une photo, une marmite… J’étais frustré, je ne comprenais pas, pourquoi cela arrivait à moi ? J’étais en colère. La seule chose que je pouvais faire pour oublier c’était de me tuer à la tâche.


Finalement, Lourdes va réussir ce qu’elle a toujours souhaité. La maison de ses beaux parents est devenue un musée. Lourdes, en parle aujourd’hui sereinement, cela lui a coûté un travail sur soi, des années de labeur et de courage. Elle a donné vie à ce lieu, elle fait elle-même le guide lorsque les gens arrivent et elle n’hésite pas à raconter sa vie sans aucune retenue ni pudeur. Elle nous fait vivre son histoire tragique et la compassion s’installe au sein des visiteurs. Elle nous transporte dans son monde fait de rires et de larmes, et en voyant ce qu’elle nous montre on se rappel : « Ah oui c’est vrai, ma grand-mère avait le même ! ». C’est cela que Lourdes aime et c’est cela qui lui a fait surmonter ses peines.

Le musée fait parti de ma vie.

Chaque année, Lourdes accueil de nombreux visiteurs, qu’ils soient mexicains, français, ou encore américains, ils sont toujours aussi bien reçus. Les visiteurs sont parfois des étudiants des universités mexicaines ou françaises, des gens de la région, ou de México, ou tout simplement des vacanciers à la quête d’histoires sur le lieu qu’ils visitent.

J’aime les gens, ma maison, et mon musée et je ne le changerais pour rien au monde. J’aime savoir d’où proviennent les objets que je possède, à qui ont-ils appartenus, à quoi servaient-ils. Je nettoie les objets avec de l’huile brûlée. Je n’ai trouvé aucun autre moyen pour les conserver. Chaque fois que je peux récupérer un objet, je fonce à tête baissée, je ne mesure jamais les conséquences. Parfois, ce sont même des gens qui viennent visiter qui m’offrent une nouvelle pièce, sinon je vais à gauche et à droite pour essayer d’en savoir un peu plus de sur mes ancêtres. Chaque pièce nouvelle qui arrive c’est comme si je revoyais Emilio.

Cette galerie familiale contient aujourd’hui 120 pièces dans la salle à manger. Son beau fils a eu pour nous la gentillesse de compter l’ensemble des différentes pièces de la maison et il en a dénombré plus de 1500. Elles sont d’origines françaises, allemandes ou mexicaines. Selon Lourdes, les dates de ces objets varient entre 1810 et nos jours. En effet, les français arrivés en 1833 à Jicatltepec (Veracruz), avaient emporté avec eux de nombreux meubles, de la verrerie, des couverts… qu’on peut voir dans le petit musée de la Peña.

Parmi les objets que l’on peut voir : des boules de canons, des couteaux, des vases, des chandeliers du XIX, des lampes à pétrole, des tirs bouchons, des moulins à café, des poêles, des harpons, des balances pour les mesures de l’époque (almú, medio almú…), des aiguilles, des marmites en terre cuite, des mortiers, des fers à repasser (1833), des documents officiels de l’époque de l’arrivée des colons (actes de naissances, de décès, appels sous le drapeau français pour la guerre 14-18…), des vêtements, des livres de français du primaire qui sont datés de 1898 et du 1er Mai 1916, de la monnaie française, des fusils, des photos de famille, des appareils photos, des briques, des tuiles que l’on appelle là bas « teja escama » dont l’une d’entre elles date de 1866, des moules à beurre ou à sucre (panela), des bouteilles de parfums et bien d’autres choses encore…
Les objets cités appartiennent aux familles Capitaine, Yrisson, Drouaillet, Collinot, Frappé, Grappin…

C’est un sanctuaire pour que personne ne les oublie !

Malheureusement, Lourdes n’a pu nous en dire plus sur les dates, car les ressources qu’elle possède ne sont pas suffisantes pour faire des recherches poussées. Elle aimerait agrandir car il lui manque de la place, elle voudrait mettre des étiquettes pour chaque objet, elle voudrait restaurer la maison de ses beaux parents et certaines pièces dégradées, mais elle ne reçoit aucune aide, il lui est donc difficile de réaliser tout ses rêves. En revanche, pour elle le pari est gagné car elle a déjà ce qu’elle voulait : ne pas oublier ceux qui ont fait la traversée jusqu’au Mexique en 1833, les français de la Haute Saône qui ont du quitter leur terres, leur proches pour des raisons économiques.

Pour eux ça a du être l’enfer. Ils sont arrivés ici, sans connaître la langue, sans être habitués au climat ni aux animaux tropicaux, sans savoir cultivés une terre telle que celle de Jicaltepec (…) les moustiques les ont tués, ils ont du changer leur outils de travail, leur coutumes, et ont du apprendre à manger différemment. Eux aussi ils ont gagné leur pari de celui de s’habituer à un nouveau monde, ils ont su faire du pain, reproduire quelques habitudes que nous avons conservées et que je veux conserver. Bien sûr que je suis mexicaine, mais j’ai du sang français.

Merci à Lourdes Drouaillet de nous avoir reçu chez elle. Une pensée pour toute sa famille.



Español:
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Lourdes Drouaillet es descendiente de colonos franceses e hija de Don José Emiliano Drouaillet, agricultor, y de doña Eligia Luna Domínguez, ama de casa. Nació el 17 de enero de 1944 en San Rafael y llegó a La Peña en 1961 después de varias crecientes del Bobos.

Durante toda su infancia, tuvo que ayudar en las labores domésticas : hacer de comer, limpiar, lavar la ropa y los trastes, desvenar chiles o cortar naranjas yotros frutos. Como ella misma lo dice, estar en contacto con la naturaleza y aprender a hacer las cosas sola resultó doloroso pero mágico a la vez. Sin embargo, una de sus mayores penas fue el día en que su padre, jefe de una familia de cinco hijos, le anunció: tú te quedas en la cocina.

En efecto, en aquella época era peligroso para las niñas andar solas y las hijas mayores debían quedarse en casa para alimentar a la familia. El río Bobos separaba su nueva casa de su antigua escuela en San Rafael, por lo que le era imposible volver a clases.

Lourdes, gran mujer entregada al trabajo del campo, se casaría más tarde con su vecino Emilio Capitaine Capitaine y su vida cambiaría completamente. Desde entonces llevaría una existencia feliz y apacible con sus suegros y sus tres hijos.

Desafortunadamente, el 17 de septiembre de 1974 un drama ocurre : su suegra, doña Eloise Capitaine Pascal fallece. Lourdes se derrumba. Con ella lo compartía todo. Me daba y consejos y a veces yo también a ella. En dos segundos resolvíamos nuestros problemas. Para no olvidar, Lourdes comienza a juntar objetos que le pertenecían. Así nace el Museo de La Peña.

Diez años después, otra muerte enluta a la familia. Su suegro, don Armando Capitaine Poumerol, a los 92 años de edad, fallece el 27 de enero de 1984. Un gran vacío lo llena todo, en la casa de sus suegros no quedan más que recuerdos.

Desesperada, Lourdes lucha contra todo para conservar el patrimonio de la familia. Para que sus seres queridos no permanezcan olvidados en una tumba, junta todo lo que puede para conservar su memoria y transformar su casa en una caverna de Ali Baba. Para ella, restaurar una cacerola o una taza que les pertenecía es como si una parte de su cuerpo o de su alma siguiera allí. Lo que deseaba era inmortalizarlos con la finalidad de que no fueran olvidados con el paso del tiempo.

Pero a pesar de todo, el destino se ensaña con Lourdes y en 1994 su marido muere brutalmente. He sufrido por su ausencia. Era un hombre atento a quien le gustaba ocuparse de su familia y de su casa, trabajaba mucho. Así que tuve que aprender a trabajar sin él, en el campo durante el día, en la casa por la noche. Los recuerdos me torturaban. No podía dormir, así que iba a refugiarme en la casa de mis suegros, ahí donde estaban todos sus objetos expuestos y acomodados cuidadosamente. Cada detalle me los recordaba, un clavo, una foto, una cacerola… Estaba frustrada, no entendía por qué me pasaba eso a mí. Me enfurecía. Lo único que podía hacer para olvidar era matarme trabajando.

Finalmente, Lourdes lograría lo que siempre había deseado. La casa de sus suegros es ahora un museo. Hoy habla de esto con serenidad, lo que le costó mucho esfuerzo personal y años de trabajo y de valor. Le ha dedicado su vida a este lugar, y ella misma guía a quienes lo visitan, sin dudar en exponer su vida abiertamente. Nos hacce vivir el drama de su historia y la compasión se adueña de los visitantes. Nos transporta a un mundo hecho de risas y llanto, y al descubrir los objetos que nos muestra recordamos : « es cierto, mi abuela tenía uno igual ». Eso es lo que le gusta a Lourdes y lo que la ha hecho superar sus penas.


El museo forma parte de mi vida

Cada año, Lourdes recibe a numerosos vistantes y, ya sean mexicanos, franceses o incluso estadounidenses, siempre son bien recibidos. Algunos son universitarios mexicanos o franceses, otros, habitantes de la región, capitalinos o simples vacacionistas en busca de historias sobre el lugar que visitan.

Me gusta le gente, mi casa y mi museo y no los cambiaría por nada en el mundo. Me gusta saber de donde provienen los objetos que poseo, a quién le pertenecieron, para qué servían. Limpio los objetos con aceite quemado. No he encontrado otra manera de conservarlos. Cada vez que encuentro un objeto, me lanzo sin pensar, nunca calculo las consecuencias. A veces son los mismos vistantes los que me dan nuevas piezas, y si no, voy de un lado a otro para tratar de encontrar un poco más sobre mis ancestros. Cada pieza nueva es como si volviera a ver a Emilio.

Esta galeria familiar contiene hoy 120 piezas en el comedor. Su yerno tuvo la amabilidad de contar para nosotros la totalidad de las piezas de la casa y contabilizó más de 1500. Se trata de piezas de origen francés, alemán o mexicano. Según Lourdes, las fechas varían de 1810 a nuestros días, ya que los franceses que llegaron en 1833 a Jicaltepec trajeron con ellos numerosos muebles, cristalería, cubiertos… que podemos apreciar en el pequeño museo de La Peña

Entre los objetos que podemos ver se encuentran : balas de cañón, cuchillos, floreros, candelabros del s. XIX, quinqués, sacacorchos, molinos de café, sartenes, harpones, balanzas adaptadas a las medidas de antaño, agujas, ollas de barro, molcajetes, planchas (1833), documentos oficiales de la época de la llegada de los franceses (actas de nacimiento, de defunsión, llamados bajo las armas del Ejército francés para la Primera Guerra Mundial…) libros de primaria en francés que datan de 1898 y del 1° de mayo de 1916, monedas francesas, fusiles, fotos de familia, ladrillos, tejas de las llamadas « escama » , una de las cuales data de 1866, moldes para mantequilla o para la panela, botellas de perfume y mucho más…
Todos estos objetos pertenecieron a las familias Capitaine, Yrisson, Drouaillet, Collinot, Frappé, Grappin…


Es una santuario para que nadie los olvide !

Desafortunadamente, Lourdes no puede darnos más información sobre las fechas, porque los recursos que posee no son suficientes para realizar investigaciones profundas. Le gustaría agrandar el museo, porque le falta espacio, y poner etiquetas a cada objeto. Le gustaría restaurar la casa de sus suegros y algunas piezas degradadas, pero no recibe ninguna ayuda, por lo que le resulta dificil realizar sus sueños. Sin embargo, ganó la apuesta de recordar a aquellos que hicieron la travesía hasta México en 1833, los franceses de Haute-Saône que tuvieron que abandonar sus tierras y a sus seres queridos por razones económicas.

Para ellos debió ser un infierno. Llegaron aquí sin conocer el idioma, sin estar acostrumbrados al clima ni a los animales tropicales, sin saber cultivar una tierra como la de Jicaltepec (…), los moquitos los mataron, tuvieron que cambiar sus herramientas de trabajo, sus costumbres, tuvieron que aprender a comer diferente. Ellos también ganaron su apuesta, la de adaptarse al Nuevo Mundo, supieron hacer pan, reproducir algunas costumbres que hemos conservado y que yo quiero conservar. Claro que soy mexicana, pero tengo sangre francesa.
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Gracias a Loudes por habernos recibido en su casa. Recuerdos para su familia
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Noémie Pointeau:
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Licenciada en filologia hispánica por la Universidad de Rennes II.
En la actualidad se encuentra preparando una tésis de Máster titulada
"Una colonia francesa en las márgenes del río Bobos,
México 1867-1910. Proyecto nacional y actores sociales."
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Après une licence en philologie hispanique à l'Université Rennes II,
elle prépare actuellement une thèse de Master intitulée
"Une colonie française sur les rives du Bobos,
Mexique 1867-1910. Projet national et acteurs sociaux."
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Fotos y traducción al español:
Antonio Neme Capitaine

2 commentaires:

Unknown a dit…

Me gustaria comunicarme comunicarme con la senora Lourdes si aun esta en vida, yo soy descendiente de Capitaine

IMAGO a dit…

Hola Asis,
Si quieres más información sobre Lourdes Drouaillet, mándame tu correo electrónico a imagomx-fr@hotmail.com. Yo también soy Capitaine, así que con gusto te daré la información que esté a mi alcance.
Saludos
Antonio